Klaqos

joined 1 month ago
[–] Klaqos@sh.itjust.works 5 points 2 days ago* (last edited 2 days ago)

Carrément. Ça permet complètement de s'intégrer en tant que terreau de valeurs dans l'extrême-violence du marché du travail japonais et la promotion d'un traditionalisme identitaire d'extrême-droite caractérisant cette société.

D'ailleurs, sur ce genre d'emphase viriliste, du sacrifice de soi-même etc.. mon grand kiff restera les foutage de gueule du faussement patriotard Starship Troopers de Verhoeven et son pendant littéraire pseudo nazifiant Rêve de fer de Spinrad.

[–] Klaqos@sh.itjust.works 2 points 2 days ago

Super ça donne envie de s'intéresser à ces domaines.

Plus ça me fait découvrir le concept de tout-doux-cratie.

[–] Klaqos@sh.itjust.works 9 points 2 days ago (5 children)

Dommage que la seule proposition de VIème Rép émerge d'un camp dont la gestion interne rappelle cruellement les défauts de l'actuelle Vème (centralisme des décisions, culte du chef, garde rapprochée, ligne politique marquée).

[–] Klaqos@sh.itjust.works 5 points 2 days ago (1 children)

Sais pas si c'est fait exprès mais un petit air de meme awkward monkey sur le choix de la photo.

[–] Klaqos@sh.itjust.works 10 points 2 days ago

La dissolution du 9 juin a suscité une incompréhension qui s’est étendue jusqu’à la majorité qu’on disait alors « présidentielle ». Ses mobiles ont semblé obscurs, hormis peut-être pour son auteur même. Cette décision a d’autant plus perturbé l’opinion qu’elle venait d’un organe, le président de la République, dont la responsabilité politique ne peut pas être engagée. Ce que nous avons vu, à cette occasion, c’est qu’un acteur constitutionnellement irresponsable paraît perdre la capacité à justifier ses actions, pour ne pas dire qu’il en perd jusqu’au souci.

Longtemps tolérée du fait de son élection au suffrage universel direct, l’irresponsabilité politique du président, qui n’est pas véritablement limitée par le mécanisme de destitution de l’article 68 de la Constitution, pose donc désormais un problème sérieux, rendu plus aigu encore par l’ambivalence des prises de position du chef de l’Etat.

De sa lettre aux Français, en juillet, à ses interventions visant à justifier les « consultations » pour le choix d’un nouveau premier ministre, le président a insisté sur sa fonction de « protecteur de l’intérêt supérieur de la Nation et garant des institutions ». Passons sur le fait, souvent remarqué, que la phase de crise par laquelle sont passées nos institutions procède de sa propre décision de dissoudre l’Assemblée nationale. Quoi qu’il en soit, ce rôle de garant des institutions et de la continuité nationale supposerait, pour lui, d’occuper la place d’un pouvoir neutre, à l’image des monarques constitutionnels d’antan ou des présidents de nos précédentes républiques.

Or, le président n’a cessé d’agir en véritable chef de l’exécutif, appuyant lui-même certains choix politiques, par exemple, la vente des Rafale à la Serbie, ou en désavouant d’autres, par exemple s’agissant d’écarter le nom de Lucie Castets au motif qu’elle serait immédiatement censurée par l’Assemblée. Cette ambivalence pose un problème institutionnel. On ne peut guère être à la fois un pouvoir neutre et un acteur engagé.

Décisions suspectes Par ailleurs, le résultat des élections législatives de juin-juillet a eu pour effet de communiquer ce caractère d’irresponsabilité au gouvernement Attal qui, après sa démission, est resté en fonction pour gérer les affaires dites « courantes ». Cette expression désigne la limitation des pouvoirs d’un gouvernement démissionnaire. C’est le juge administratif qui en fixe le périmètre, par une jurisprudence cohérente mais inévitablement casuiste. Dire qu’un gouvernement expédie les affaires courantes ne délimite donc pas un périmètre clair de compétences.

Certes, le gouvernement actuel n’a pas déposé, par exemple, de projets de lois, ni pris l’initiative de politiques nouvelles, mais il a par ailleurs gouverné de manière active : pilotage des Jeux olympiques, mesures individuelles, prises de position à l’étranger du ministre des armées sur la politique de défense, préparation de la rentrée scolaire… La notion d’affaires courantes n’est donc pas très éclairante du point de vue du domaine des pouvoirs exercés. Plus grave encore : la référence aux affaires courantes ne dit rien de la légitimité du gouvernement concerné. Etre démissionnaire ne suffit pas à un gouvernement pour rester en fonction plus que le strict nécessaire. Que dire d’un gouvernement qui aura, dans sa phase démissionnaire, duré pratiquement deux mois ?

Dès lors, que le gouvernement ait gouverné bien ou mal, trop ou trop peu, toutes ses décisions ont été suspectes. Comme le montre la discussion sur le futur budget, qu’il fallait inévitablement commencer à préparer, le problème n’est pas celui de la sphère de ses attributions, mais de la source de son autorité. La responsabilité du gouvernement devant le Parlement ne pouvait pas être engagée puisqu’il était démissionnaire : on n’aurait pas pu le faire tomber par un vote de défiance, puisqu’il était déjà censé avoir perdu le pouvoir.

Au mieux, et il faut s’en féliciter, certains ministres ont-ils pu être auditionnés, comme le furent Bruno Le Maire et Thomas Cazenave devant la commission des finances de l’Assemblée nationale. Faute de confiance parlementaire, le gouvernement démissionnaire ne reste en fonction que… parce qu’il est démissionnaire, ce qui est une bien faible assise.

Confiance insuffisante Avec la nomination de Michel Barnier comme premier ministre, le pays n’est pas pour autant sorti de cette phase de pouvoir irresponsable. Il faudra pour cela que le premier ministre et son futur gouvernement jouissent de la confiance de l’Assemblée nationale. On ne le saura qu’au début de la nouvelle session, le 1er octobre. M. Barnier ne peut se réclamer, pour le moment, que de l’investiture présidentielle, et donc d’une légitimité réduite. Le président l’a bel et bien nommé, lui et pas un ou une autre, au terme d’une longue phase de réflexion et à la suite de la mise à l’écart d’autres candidats.

Le président a donc fait un choix, comme l’y autorisait la formule laconique de l’article 8 de la Constitution – le président « nomme le premier ministre ». Dans le même temps, on sait bien que ce choix n’est pas celui qu’il aurait effectué s’il avait bénéficié d’une majorité pour le soutenir à l’Assemblée nationale. Gouvernement de confiance présidentielle, donc, mais de confiance présidentielle faible ou du moins insuffisante.

Notre pays aura donc connu un long été d’irresponsabilité exécutive. Or, un pouvoir exécutif irresponsable est de toute nécessité un pouvoir faible. Dans le parlementarisme moderne, l’engagement de la responsabilité politique devant le Parlement n’est pas seulement l’outil qui permet de démettre un gouvernement. Son rôle est avant tout positif. L’exécutif en reçoit son autorité. Du moment qu’il a trouvé sa majorité, un gouvernement responsable est un gouvernement fort. Un pouvoir exécutif irresponsable, en revanche, est condamné à demeurer fragile.

[–] Klaqos@sh.itjust.works 3 points 2 days ago

Merci ! Paraît que la série Mum sur Arte est pas mal aussi

[–] Klaqos@sh.itjust.works 6 points 2 days ago* (last edited 2 days ago) (3 children)

C'est justement l'objet du post. Se dépasser est une vision hégémonique aujourd'hui en matière de représentation, on dit que c'est de droite parce qu'elle coïncide parfaitement avec les attendus du capitalisme : célébration de l'individualité, recherche de profit, accumulation de compétences pour du toujours plus sans rien derrière.

On peut même pousser l'idée et l'illustrer en faisant de ces discours d'inspiration, de reprise en main, la poursuite contemporaine de la théorie de la prédestination protestante en lien avec l'essor du capitalisme chez Max Weber (éthique protestante et esprit du capitalisme). Le journaliste parle d'Ulysse alors qu'il fait la retape tout au long d'un self made man très classique qui a capitalisé son public comme n'importe quelle ressource économique.

Ton moi d'hier peut être très bien, celui d'aujourd'hui sera différent, dire mieux c'est partir du principe que le vécu enrichit forcément. Ensuite l'apprentissage est précieux mais il n'empêche pas forcément de devenir violent, de devenir aigri, de devenir mesquin etc, tout ça c'est un travail qui ne s'achève jamais (d'où d'ailleurs l'importance des rites dans les religion qui rappellent sans cesse la place des humains par rapport a(ux) Dieu(x)).

Par exemple, je peux dire que mon moi de quand j'avais 4 ans était au top : pas encore aigri, encore enchanté, dynamique et généreux. Aujourd'hui je sais faire plus de choses, vais plus vite, contribue au monde comme tout le monde, mais j'aimerai aussi redevenir aussi bien au moins en tant que personne que ce gamin de 4 ans, du moins y tendre. Dès lors la boucle est infini, peut-être que dans 10 ans je réaliserai que j'étais plus un connard que ce que j'imaginais et aurait un nouveau référentiel etc..

Souhaiter se dépasser pour moi revient à se fuir sans jamais questionner les raisons qui te conduisent à être ce que tu es. Et peut-être pire même car dans cette fuite, tu renforces peut-être les raisons qui t'ont pousser à te fuir toi-même. Là ça peut foutre le vertige mais ceux qui prennent des prods me comprendront car les stupéfiants sont ce qui incarnent le mieux ce trajet. D'où leur succès. Jpense qu'il y a aussi cette dimension dans le récit capitaliste de la recherche d'inspiration et en l'occurrence c'est très clair quand tu vois InoxTag réaliser que son défi et sa recherche d'authentificité c'est faire la queue sur une crête au sommet de l'Everest.

[–] Klaqos@sh.itjust.works 4 points 2 days ago* (last edited 2 days ago) (11 children)

Sinon à titre perso j'ai toujours trouvé que se dépasser c'était un truc de droite. Déjà parce que c'est un peu comme si on se doublait soi-même, ça veut dire qu'on veut faire de soi-même son propre vainqueur mais aussi son propre perdant. On peut facilement convenir de la dimension un brin sado-maso à regarder son moi d'avant et de lui dire ah t'es un gros nul, il a rien fait pour mériter ça.

C'est pas agréable.

Si on est un peu snob on pourrait dire que perséverer dans son être est une manière un peu plus stylée de dire la même chose. Mais qu'est-ce ce que ça veut dire ? Est-ce qu'on éprouve vraiment son essence d'humain quand l'on choisit la performance comme indicateur d'existence ?

Peut-être, j'en sais rien. Sûrement si ça rend content, si ça permet d'accéder à la joie (qui est un peu l'objectif de base). Après tout on peut se dire que ça reste u e modalité contemporaine pour y arriver.

En tant que communiste ayant une VO2max pas ouf, j'avoue moyennement adhérer à cette perspective et même considère qu'on gagnerait à en trouver d'autres à pratiquer collectivement afin qu'on puisse, à la fin, suivre la même expérience qu'InoxTag : être content (sans avoir à dépenser + 50 000 euros).

[–] Klaqos@sh.itjust.works 4 points 2 days ago (13 children)

Un autre article sur l'Everest pour la contradiction dans la contradiction : https://revuenunatak.noblogs.org/files/2020/11/NUNATAK6-complet.pdf

[–] Klaqos@sh.itjust.works 2 points 2 days ago

J'espère que c'est du troisième degré et que ton post est une parodie des défenseurs du Code Hays.

Prescrire une manière de rire des choses au nom de la morale et de la corruption de la jeunesse est plutôt datée. Comme les jeux vidéos rendant violent, interdire D&D, avoir peur du rock'n'roll.

Tu trouveras par ailleurs beaucoup plus de gens dangereux dans les défenseurs d'une forme de morale puritaine : en témoignent les différentes tragédies du monde, qu'elles soient vielles ou contemporains.

 

Le surcroît de dépenses des collectivités pourrait aggraver de 16 milliards d’euros le déficit de 2024, a affirmé Bruno Le Maire, le ministre démissionnaire de l’économie. Mais il est à craindre que ces dépenses soient en réalité bien supérieures. Alors même que les territoires constituent le premier investisseur public en France, devant l’Etat, leurs comptes, en effet, sont approximatifs et peu fiables.

Dans la plupart des pays comparables, anglo-saxons, scandinaves mais aussi en Italie par exemple, les comptes des collectivités sont certifiés. Autrement dit, leur sincérité et leur fiabilité sont vérifiées chaque année par des organisations externes compétentes. Ce n’est pas le cas en France, et cette situation contrevient à la fois à la Constitution (article 47.2) et à la directive européenne du 8 novembre 2011 sur les exigences applicables aux cadres budgétaires des États membres.

Bien sûr, les chambres régionales des comptes (CRC) ont des missions de contrôle, mais pas de certification, et les quelques centaines d’auditeurs français n’ont par ailleurs pas la possibilité d’analyser les états financiers de quelque 35 000 communes avec une fréquence raisonnable. Les comptes des grandes collectivités sont vérifiés en moyenne tous les quatre ans, ceux des moyennes tous les six ans et ceux des petites font l’objet d’une question au mieux tous les vingt ans.

Aberrations Des études menées par la Cour des comptes ou les services du ministère des finances ont pu montrer la fréquence des aberrations comptables.

Lorsque, par manque d’organisation ou par choix, une infrastructure était refaite avant sa « fin de vie », les normes comptables ne contraignaient pas, jusqu’à cette année, à enregistrer la dépense comme une perte financière, comme cela est le cas pour une entreprise privée ou une association.

Un trottoir prévu pour durer dix ans peut être fait et refait trois fois sur cette période sans que cela ne pose de problème. Ni vu ni connu, il s’agit juste d’un « investissement » supplémentaire. Ces normes viennent heureusement d’être en partie modifiées, mais il reste encore beaucoup à faire.

Ce n’est pas la seule dérive. Certaines collectivités n’indiquent pas dans leurs comptes tous les stocks dont elles disposent – de fioul par exemple ou de pièces détachées pour des travaux –, ce qui leur permet de se faire passer pour plus démunies qu’elles ne le sont.

D’autres, au contraire, donnent une impression de prospérité fallacieuse. Alors qu’elles y sont tenues, elles ne mettent pas suffisamment d’argent de côté (provisions) pour faire face à des travaux d’entretien lourds très probablement nécessaires, ou à d’éventuels litiges avec des agents ou des entreprises concessionnaires, prenant ainsi des risques inconsidérés.

Absence de contrôle de gestion en interne Le plus souvent, les comptes, non certifiés par des autorités extérieures compétentes, ne font pas même l’objet d’un contrôle de gestion en interne. Des collectivités employant plus de mille agents n’ont pas de contrôleur de gestion, ce qui signifie que les élus n’ont en réalité pas de vision précise de leurs dépenses. Dans ce contexte, beaucoup ne sont donc pas capables de mettre en regard de manière complète et fiable les sommes dépensées pour les différents services publics. Les choix opérés et les éventuelles dérives n’apparaissent pas clairement.

Ce manque de rigueur a des conséquences très graves en matière de démocratie. Les citoyens n’ont pas les informations nécessaires pour comprendre pourquoi les services publics ne sont parfois pas à la hauteur de ce qu’ils attendent. Il est aussi difficile pour les oppositions locales de jouer correctement leur rôle de contre-pouvoir.

Si un président de conseil départemental supprime, par exemple, les subventions aux crèches, en arguant d’une augmentation obligée des aides aux mineurs isolés ou d’une chute des recettes liées au blocage du marché immobilier, sans données financières fiables, comment savoir si d’autres politiques seraient possibles ?

Des tentatives ont été menées pour remédier à cette situation. Une expérimentation pilotée par la Cour des comptes en lien avec des cabinets d’audit a démarré en 2016 dans une vingtaine de petites collectivités, avec un succès tel que la Cour a demandé en 2023 son déploiement afin d’améliorer la fiabilité des comptes, au moins pour les plus grandes d’entre elles. Mais le Sénat arguera pour sa part du manque de moyens des collectivités pour rejeter cette généralisation.

Une situation plus dégradée que prévu Apparemment, les approximations financières ne sont pas un problème pour tous. Tous les élus locaux ne désirent pas forcément que leurs administrés et leurs oppositions puissent lire à livre ouvert dans les comptes.

Des réticences pourraient aussi venir de certains services de l’Etat car, dans un contexte où les comptes nationaux sont très déséquilibrés, il y a de fortes raisons de penser que beaucoup de comptes locaux sont également dégradés, bien au-delà de ce qui est affiché. L’expérimentation menée par la Cour des comptes auprès de collectivités volontaires a en effet montré que de nombreux engagements, provisions et dettes notamment, ne sont pas traduits dans les comptes.

Ce phénomène avait déjà été observé auprès d’autres entités publiques, comme certaines universités, dont la véritable situation s’était avérée beaucoup plus dégradée que prévu lorsque leurs comptes avaient commencé à être certifiés, il y a un peu moins d’une décennie.

L’affichage de la réelle situation cumulée des collectivités territoriales pourrait constituer une véritable bombe dans le contexte actuel des finances publiques. Il est plus que temps d’agir et de faire certifier les comptes des collectivités par une autorité externe et indépendante, au moins ceux des plus grandes d’entre elles.

view more: ‹ prev next ›